L'expérience utilisateur (07 février 2010)
J'ai passé le week-end dernier au Center Parcs de Normandie. L'expérience vécue est intéressante à plus d'un titre. Au delà du bien-être procuré par le week-end détente, j'ai pu constater à quel point l'hospitalité de nos hôtes peut influencer le ressenti de la prestation. Et je peux dire que sur ce sujet, mon baromètre des humeurs est passé par toutes les couleurs de l'arc en ciel.
Tout démarrait à merveille. Un accueil souriant malgré une heure d'arrivée tardive (22H30). L'équipe de nuit a le don de vous rendre l'entrée au parc agréable et de vous plonger dans l'atmosphère promise dans la brochure. Le week-end détente commençait bien et l'emménagement dans le cottage allait confirmer cette impression.
Le lendemain, les viennoiseries accrochées à la porte (à l'aube, pour les lève-tôt) annonçaient une journée radieuse. Mais quelle ne fut pas notre déception dès lors que nous avons testé les services collectifs. Manque de fléchage, queue interminable à l'entrée de la piscine, distributeur de jeton loin des voiturettes pour enfants, uniquement 3 guichets pour les réservations des activités sur l'ensemble du parc, personne pour vous renseigner... De quoi vous flinguer la journée. Une augmentation soudaine du stress, qui ruine le bien-être accumulé depuis l'arrivée.
Cette expérience, vous l'avez déjà vécue. Au supermarché, à l'hôtel, à l'arrivée dans une salle de spectacles, au restaurant... Pourtant, la brochure vous avait alléché et vous y étiez venu certain que le service allait vous ravir. Cette expérience, elle se rencontre également dans l'informatique. Qui n'a jamais comparé les logiciels Apple avec ceux de son éternel ennemi Microsoft ? Qui n'a délaissé Internet Explorer pour l'un de ses concurrents Google Chrome, Opera ou Mozilla Firefox ?
Le ressenti joue un rôle primordial dans notre expérience utilisateur du service ou du logiciel. C'est pour cela que la prise en compte des besoins de l'utilisateur final est indispensable. Trop souvent, nos ingénieurs, nos développeurs ont tendance à aimer le compliqué. Meyriem le Saget aborde le sujet avec ironie dans son billet Une Ferrari pour aller à la fontaine de son recueil C'est pas le moment de Craquer.
Pourtant, il serait si simple de réaliser des outils utiles. Pour cela, toute la chaîne des interlocuteurs du client doit être tournée vers l'utilisateur :
- Le cabinet de conseil, qui réalisera le cahier des charges en se basant sur les contraintes et les besoins exprimés par les utilisateurs
- Le commercial qui écoutera le besoin de son client au lieu de lui fourguer son produit sans savoir s'il sera bien utilisé, qui conseillera sur l'utilisation et qui proposera même d'inscrire les besoins non couverts dans la Road-Map de son produit
- Le chef de projet, qui fera le lien permanent entre les développeurs et le client
- Les développeurs/intégrateurs, qui développera les outils sans sur-couche inutile
Heureusement, un élément nouveau vole au secours des internautes avertis : La Recommandation, l'avis utilisateur, qu'il émane d'un ami ou d'un parfait inconnu. Les marques l'ont bien compris. Certaines nous font remplir un questionnaire de satisfaction. D'autres publient - après sélection plus ou moins transparente - les avis sur leur site. Les plus averties ouvrent carrément des espaces participatifs pour donner la parole à leurs clients. Enfin, des services web2.0 fleurissent également pour la plus grande satisfaction des internautes. Tels DisMoiOù (la version française du service TellMeWhere), iTaste ou encore FourSquare.
Il ne tient qu'à nous d'utiliser cet attribut qui nous distingue de nos amis les bêtes : la parole, et de reprendre la main sur notre expérience utilisateur !
22:47 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : empathie, spécifications, accueil | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Ah le blog humaniste ! Une note sur l'expérience utilisateur humain. J'attendais une grosse analyse sociologique du center parc, du coup je suis déçu d'une conclusion sur le merchandising des sites de recommandations dont le business modèle repose essenciellement sur la vente des coordonnées des participants ...
Peut-être mon expérience utilisateur du web me coupe de cette douce utopie qui t'animes encore...
Écrit par : Clotaire | 08 février 2010